Sciences & Fictions 2022/2023

Depuis 2018, Manuela de Barros invite des artistes, des théoricien.ne.s et divers.es acteur.rice.s de l’art à venir parler de leur expérience, de leur œuvre et des projets en cours dans le cadre d’un cycle de six conférences annuelles. Destiné en premier lieu aux étudiantes du département arts plastiques de l’université Paris VIII, elles sont publiques, gratuites et ouvertes à tous.

Dates et intervenantes du cycle de 2023 (titres, sites et biographie en-dessous):

ARCHIVES 2023

11 avril / Sara Anedda : « Innovation artistique et féminisme dans la programmation d’évènements culturels. Le cas du Centre Wallonie Bruxelles à Paris »

https://www.saloon-paris.fr/saraanedda

Après des études en histoire de l’art en Italie Sara Anedda arrive à Paris, où elle collabore avec des institutions muséales telles que le Louvre et le Palais de Tokyo. Une longue parenthèse dans la filière du cinéma et de l’audiovisuel ouvre des nouveaux horizons à son parcours ; avec une véritable passion portée à la création sous différentes formes, elle s’occupe aujourd’hui de la programmation arts numériques et art-vidéo au sein du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. Elle a notamment assuré la coordination générale de différentes éditions de la Biennale Nova_XX, dédiée à l’innovation artistique, scientifique et technologique en mode féminin et non-binaire, et à l’aune de la 4ème Révolution 4.0.

29 mars / Juliette Bibasse « Arts numériques, curation et production »


Juliette Bibasse est commissaire d'exposition indépendante et directrice artistique du studio Joanie Lemercier.

14 mars / Sandra Abouav : « Le corps, un instrument de musique ; la danse une promesse de l’évolution de l’espèce. »

http://metatarses.com/
Chorégraphe, danseuse, performeuse, vocaliste, zoomorphe, créatrice de coiffes végétales, fondatrice de la Compagnie METAtarses.
Nourrie de nombreuses collaborations entre artistes et intellectuels, l’univers de la chorégraphe se déploie en France et à l’étranger. Tous les moyens sont bons pour provoquer la surprise et la rencontre dans les projets qu’elle mène au sein de la compagnie METAtarses : spectacles, films de danse, performances, créations in situ, conférences dansées, ateliers, workshops.
Artiste pluridisciplinaire, elle interroge les « expressivités transitoires » (voix et sons, émotions, transformation du sens) à travers la puissance de métamorphoses du corps en dialogue avec d’autres arts (musique, arts plastiques et vidéo) ou dans un rapport d’hybridation avec l’univers des machines, le monde végétal et animal. Poursuivant ses recherches sur le « Réendansement », elle puise dans la pluralité des ressources expressives du corps pour engager un questionnement qui part de l’intime et va rencontrer le collectif, dans une gourmandise et une nécessité de tisser diverses modalités de connivences avec le spectateur.
Elle intervient aussi régulièrement en milieu scolaire, à l’Université et dans des écoles Supérieures d’Arts, avec une approche transversale, sensible et ludique du corps, où se tutoient les dimensions anatomiques et fonctionnelles, expressives, narratives et poétiques.

21 février  / Justine Gasquet  : « L’art et l’indicible »

http://www.melantropy.org
Originaire de Lyon, Justine Gasquet a étudié aux Beaux-Arts et à la Femis, et vit aujourd’hui à Paris.
Tout en poursuivant une pratique régulière du dessin d’observation et de création artistique, elle réalise régulièrement des court-métrages narratifs ou expérimentaux. Proche de l'irrationnel, son univers s'aventure dans une forme plutôt fantastique explorant les limites du perceptible et la représentation d'émotions intérieures, où la recherche formelle visuelle et sonore a son importance.
En marge de ces travaux artistiques, elle est devenue matte-painter dans la post-production audiovisuelle, activité intermittente qui lui permet d’avoir une liberté et une indépendance créative. 
A ce jour, elle a participé à une dizaine d’expositions de dessins et réalisé une quinzaine de court-métrages et vidéoclips.

14 février / Natacha Duviquet : « Œuvrer pour le décloisonnement des pratiques arts sciences technologies société »

https://decalab.fr/
Natacha Duviquet est aujourd’hui directrice de Siana, une association qui allie arts nouveaux médias et collaborations art science. Siana mène un programme de résidences artistiques et déploie une biennale des arts en Essonne, mais aussi un programme d’inclusion pour les publics éloignés du numérique. Natacha Duviquet est aussi curatrice et productrice indépendante. Entre 2012 et 2019, elle a développé Décalab pour expérimenter de nouvelles formes de collaboration avec des entreprises.  Elle explore les notions de biens communs et d’écologie à travers les arts et le design de recherche. 

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ARCHIVES 2021/2022

Depuis 2018, Manuela de Barros invite des artistes, des théoricien.ne.s et divers.e.s acteur.e.s de l’art à venir parler de leur expérience, de leur œuvre et des projets en cours dans le cadre d’un cycle de six conférences annuelles. Destinées en premier lieu aux étudiant.e.s du Master Ecologie des arts et des médias du laboratoire TEAMeD de l’Université Paris 8, département arts plastiques, elles sont publiques, gratuites et ouvertes à tou.te.s.

Ce séminaire explore des liens qu’entretiennent les sciences en tant que créatrices de formes et de mondes avec les projections imaginaires qu’elles suscitent. Comment s’effectue le passage de la science à la fiction, de la recherche à la projection imaginaire ? A travers cette question sont abordées les caractéristiques des rapports rapports sciences, technologies, arts, création littéraire et sociétés, tout en envisageant des médias comme dispositifs techniques sociaux et symboliques.

Les invité.e.s des années précédentes étaient David Guez, Hortense Gaultier, Ewen Chardronnet, Magali Daniaux et Cédric Pigot, Dominique Gonin-Peysson, Annick Bureaud, Lia Giraud, Joachim Montessuis, Raphaële Bidault-Waddington, Valentina Peri, Cécile beau, Gaël Segalen, Klio Krajewska, Vincent Voillat, Elise Morin, Cristina Hoffmann, Nicolas Maigret et Maria Roszkowska et Aniara Rodado.

De février 2022 à mars 2022, les intervenant.e.s seront Clémence Seurat, Golnaz Behrouznia, Rocio Berenguer, François Fleury, Sigolène Valax et Ketty Steward.

Archives 2022

6 - Mardi 5 avril 2022 : Ketty Steward

« la nouvelle : Patchwork et éclats de futur »

« Quand donc écrirez-vous un roman » ?
La nouvelle, très présente dans la science-fiction américaine depuis ses débuts, peine à exister en France. (Dé)Considérée comme mini roman, exercice de débutant ou loisir peu coûteux, la nouvelle est la forme préférée de l’écrivaine Ketty Steward qui en a publié une soixantaine dans des revues et anthologies et presque autant sous forme de recueil et fix-up. Une présentation sera faite de son travail, entre format court, voire très court, et assemblages de fragments cohérents.
Biobiblio
Née en 1976 à la Martinique, Ketty Steward écrit de la poésie, ainsi que des récits fantastiques, de science-fiction, ou autobiographiques.
Elle préside depuis 2019 le Réseau Université de la Pluralité, une association internationale qui s’intéresse aux imaginaires alternatifs du futur.
Elle est l’autrice de plus de soixante nouvelles publiées depuis 2003, d’une fiction radio, Eugénie Grandit, écrite pour France Culture, ainsi que de plusieurs recueils, fix-up ou romans : Connexions Interrompues (2011), Noir sur Blanc (2012), Confessions d’une séancière (2018), Deux Saisons en enfer (2020), L’Évangile selon Myriam (2021).

https://ktsteward.noosfere.org/

5 - Mardi 29 mars 2022 : Sigolène Valax

« Matière sonore, écologie et chamanisme »

Sigolène Valax est musicienne et artiste numérique. Elle a suivi la classe de composition électroacoustique de Christine Groult au conservatoire de Pantin (DEM). Elle est titulaire d’un master spécialisé de l’Ensci, Paris, en création et technologie contemporaine. Elle réalise des pièces électroacoustiques et radiophoniques (ARTE Radio), des créations sonores pour le spectacle vivant (Un qui veut Traverser, 2015). Depuis 2016 elle crée avec le trio Vierge Noir e les musiques pour la chorégraphe Anna Gaïotti, (Les antécédentes, 2020, A kiss without lips, 2021-22). Dans ses compositions elle fait converser synthés analogiques et modulaires pour exprimer les variations de grains sonores. Elle transforme leurs fréquences, développe des sonorités caillouteuses, bruitistes, scintillantes, elle déploie des drones organiques qui prennent corps dans l’indéterminé. Elle s'interresse aux lutheries sauvages et explore les musiques expérimentales improvisées avec Vierge Noir e, Elek Ember, Seuil Optique, Mesce Basse, Ensemble Electron, Lucus Furrina.
Elle propose des installations sonores interactives (La forêt aux esprits, Ophidance, Serpent-air, Oghamber) et crée des Onirochromes, photographies numériques générées à partir d'images mentales, de souvenirs oniriques. La série «Arborichrome» métamorphose des arbres et les place entre apparition, disparition et expansion poétique.

https://www.sigolenevalax.net/

4 - Mardi 22 mars 2022 : François Fleury

« Entrer dans le paysage »

François Fleury est un photographe, un iconographe, un archiviste et un collectionneur insatiable d'images. Son rythme de travail alterne entre des prises de vue qu 'il réalise en différents points du globe et un travail d'éditing de ces images qu'il dif fuse dans le cadre d'expositions et de projets éditoriaux. Ses voyages se font en lien avec des sujets qu 'il souhaite sonder par lui-même, au contac t d'une réalité non méd iatisée qu 'il va cherch er par ses propres moyens. Cette matière première d'images se produit essentiellement au contact de cultures encore peu assimilées au développement capitaliste, lors de séjours prolongés en différents continents, au sein de communautés sous-représentéesvivant en marge des grandes métropoles. François Fleury a également réalisé de nombreux voyages dans des pays détruits par la guerre, portant alors son attention sur des organisations de vie repensées dans l'urgence, au sein d'environnements hostiles. Sa photographie est le support d'une réflexion sur l'humain, elle est guidée, motivée par ce que toutes ces situations de vie lui disent de la société qui est la sienne. Bien que nourri par ses lectures de voyageurs et d'anthropologues, François Fleury ne se définit pas comme un auteur de documentaires. Il cherche à traduire une émotion ressentie au contact de peuples évoluant dans un environnement où la nature prédomine, ou vivant dans des paysages urbains en ruine. En côtoyant des existences que les infrastructures économiques et sociales ne portent plus, il observe comment il est encore possible d'exister. Ce qu'il trouve d'humanité dans ces conditions fragiles, parfois extrêmes de survie, lui indique ce qu 'il cherche à titre personnel, en tant qu'artiste.Ses voyages l'ont condu it en Afghanistan, en BosnieHerzégovine, au Pakistan, en République du Congo, au Brésil, au Japon et dernièrement au cœur de la forêt Amazonienne où il a réalisé le film Waimaha, alternant entre récits mythologiques contés par des chamanes amérindiens et images construites en écho à leurs paroles. Durant le confinement, il a revisité un ensemble de ses photographies à travers la technique du cyanotype, ce procédé ancien de tirage exacerbant leur matérialité, leur grain et leur structure compositionnelle à la façon de tableaux.

http://francoisfleury.com

3 - Mardi 8 mars 2022 : Rocio Berenguer

« Danse et technologie »

Née en 1987 en Espagne, installée en France depuis 2012, Rocio Berenguer s'intéresse aux grands enjeux et mutations de notre monde contemporain - parmi lesquels l'évolution des espaces de liberté individuelle au sein de notre société, la place des technologies dans notre quotidien, les questions d'écologie... Que ce soit dans Homeostasis#V2, autour du dialogue entre l'humain et l'intelligence artificielle, dans Ergonomics, inspiré par l'univers des start-up, G5, autour des menaces qui pèsent sur l'avenir de l'humanité et de la diversité des espèces, ses créations sont des fictions prospectives qui explorent la possibilité d'un «autre demain». S'y lisent aussi, en creux, nos névroses contemporaines.
Pour chaque création, Rocio entame un travail d'enquête et de dialogue avec des scientifiques qui engendre un texte qu'elle agence ensuite avec d'autres matériaux, préférant hybrider différents médium - texte, danse, vidéos, art numérique - plutôt que de se restreindre à une seule pratique. Le recours aux nouvelles technologies, très présent dans son travail, ne relève pas d'une fascination mais d'une envie de les intégrer à l'écriture poétique tout en interrogeant la manière dont ces technologies, omniprésentes dans nos vies, modifient nos relations interpersonnelles. In fine, c'est bien le corps qui est le centre et le point de convergence de son travail. Le corps traversé par les codes sociaux de comportement, le corps au centre des enjeux d'identité, de représentation, de désir. Le corps menacé dans sa liberté et sa souveraineté par les agencements du néocapitalisme, le corps comme territoire à reconquérir.
Parmi les dernières créations de Rocio Berenguer, on peut citer Stéthoscope, MEMO, Corps/non-lieu (Lauréat du 1er prix dans la Biennale «Les Bains Numériques»), Homeostasis#V2, Ergonomics, Coexistence, G5. Son travail est diffusé en France et à l'international. Elle est en résidence de recherche au Centre des arts d'Enghien-les-Bains, scène conventionnée pour les écritures numériques et à l'Hexagone, scène nationale de Meylan. Elle est artiste associée du Théâtre Nouvelle Génération, Centre Dramatique National de Lyon dirigé par Joris Mathieu, jusqu'en 2021.

https://rocioberenguer.com/

2 - Mardi 8 février 2022 : Golnaz Behrouznia

« Quels paysages ou tensions nature/artifice »

Depuis son passage par les Beaux-arts à Téhéran et la Création Numérique à Toulouse, Golnaz Behrouznia se fait connaître par un travail plurimédia enté sur la chose vivante. Ses dessins, ses installations et performances prennent part à plusieurs expositions en Iran, en France et à l'étranger. Son travail est salué par la Biennale de la Sculpture, Musée d’Art Contemporain de Téhéran et a fait partie des Bains Numériques à Enghien-les-Bains. Il intègre un intérêt pour les enjeux environnementaux. « Lors de cette conférence, je vais développer et montrer des vidéos et images autour d'une de mes dernières réalisations Dissimilarium 0.2, et surtout discuter avec les étudiants. »
"Que sera notre monde demain ? Cette question, nous sommes de plus en plus nombreux à nous la poser, à la poser aux scientifiques, aux décideurs. Il est aussi un monde, celui de l’art où l’on mène des recherches, souvent de pair avec des scientifiques, mais avec en plus cette dimension, celle d’imaginer, d’interpréter et surtout de dire ou montrer différemment, de tenir un discours sensible, parfois empreint d’inquiétude mais aussi porteur de propositions. Avec Dissimiliarium, Golnaz Behrouznia se projette, nous projette dans des mondes où la question de l’homme et de son environnement — construit et naturel — est abordée en ayant recours à des codes courants comme celui des maquettes d’urbanistes ou de paysagistes...." (Gabriel Soucheyre, septembre 2021)

http://www.golnazbehrouznia.com/

1 - Mardi 1er février 2022 : Clémence Seurat

«  La pratique de l’enquête  »

Clémence Seurat est éditrice et programmatrice artistique, elle explore les champs de l’écologie politique et de la techno-critique. En 2017, elle a cofondé 369 éditions avec Jérôme Delormas et Fanette Mellier. Elle est membre de COYOTE, un groupe interdisciplinaire travaillant sur les questions écologiques dans leurs dimensions politiques et sensibles, et contribue au projet de recherche artistique Post Growth initié par Disnovation.org. Elle est associée au médialab de Sciences Po où elle a codirigé la publication Controverses mode d’emploi (Presses de Sciences Po, 2021). Elle enseigne le cours « Culture et enjeux du numérique » à Sciences Po et initie actuellement une enquête collective sur le territoire de Sevran en Seine-Saint-Denis.
La pratique de l’enquête traverse aujourd’hui la société, de la recherche aux arts, du journalisme à l’activisme, de la pédagogie à la création. Elle est un outil politique et une méthode formelle pour appréhender un monde de plus en plus complexe et incertain. À l’école et à l’université, l’enquête est porteuse d’expérimentations qui développent l’esprit critique, inspirent la joie d’apprendre ensemble et valorisent les savoirs en train de se faire. Menée par des citoyen·nes, des artistes ou des activistes, elle devient un levier d’empowerment pour construire des versions polyphoniques des problèmes contemporains, collectifs et individuels. Vivante et en partie improvisée, elle est aussi une manière de contrarier toujours un peu plus nos certitudes et, paradoxalement, de rendre le doute plus assuré.

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Archives 2021

16 mars 2021 : Aniara Rodado

Chorégraphe, artiste et chercheuse, Aniara explore la sorcellerie et les relations interspécifiques à partir du monde végétal d’un point de vue transféministe. Sa pratique chorégraphique entend aller au-delà de la danse et au-delà du corps humain, pour mieux questionner le contexte actuel de crise écologique et de fétichisation techno-scientifique, dont la tendance à standardiser les diverses formes de vie à toutes les échelles, touche aussi bien les corps, que ses alliances et ses savoirs. Ses performances, installations, textes, vidéos, pièces de danse etc, sont créés sous code ouvert et avec une préférence pour les anciennes/low technologies et le bricolage domestique.
Aniara est doctorante en sciences et arts à l’École Polytechnique.

16 février 2021 : Maria Roszkowska et Nicolas Maigret


"POST GROWTH / Prototypes pour penser l'après-croissance"

Quelles composantes idéologiques, sociales et biophysiques ont précipité les crises environnementales actuelles ? De quels leviers disposons-nous afin de transformer les pratiques et les imaginaires pour se défaire de la croissance continue de nos empreintes énergétiques ?
L’exposition Post Growth nous invite à questionner les discours dominants sur la croissance et le progrès, et à explorer les conséquences radicales d’un modèle économique spéculatif basé sur l’énergie émise par le Soleil. L’exposition se penche sur des perspectives de sortie d’une surexploitation des combustibles fossiles, rayonnement solaire ancestral, dont dépend aujourd’hui la reproduction de nos sociétés. La série d’œuvres présentée propose ainsi d’envisager un métabolisme social en reconnexion avec les réalités vivantes, énergétiques et matérielles de la biosphère, en s’appuyant sur l’éco-féminisme, les connaissances autochtones, la comptabilité environnementale et le matérialisme historique.
DISNOVATION.ORG est un collectif artistique et groupe de travail initié en 2012 par Nicolas Maigret et Maria Roszkowska. Au croisement entre art contemporain, recherche et hacking, ils développent des situations d’interférence, de débat et de spéculation visant à questionner les idéologies techno-positivistes dominantes et à stimuler l’émergence de récits post croissance. Leurs recherches se matérialisent sous forme d’installations, de performances, de sites web et d’évènements. Ils ont récemment édité The Pirate Book, une anthologie sur le piratage de contenus culturels. En 2018, ils ont reçu le Design Trust Grant (Hong Kong) pour une recherche sur la culture chinoise du Shanzhai.

2 février 2021 : Cristina Hoffmann

Le département de la divagation

Fondé sur la joie obstinée de créer, le département de la divagation nous invite à infiltrer poétiquement notre existence et nos définitions du monde et de nous-mêmes. A mi-chemin entre la matière analogique et la matière numérique, ce travail conjugue dessin, lecture, écriture, et nouveaux médias pour explorer le processus de saisissement et de création de formes, ainsi que la façon dont les productions s’invitent dans nos vies et dans nos espaces. Pendant cette conférence, l’artiste partagera la partie moins visible de son travail: les enjeux de fond qui l’animent, les lectures qui l’alimentent, et ses réflexions en cours. Autant de questions qu’elle aborde avec l’esprit divagatoire qui anime son travail de recherche-création.
L'œuvre de Cristina Hoffmann questionne nos perceptions, nos mémoires, nos interactions, et la façon dont on crée du sens. Par ses recherches plastiques, elle explore les dispositifs et les systèmes de réalité que nous fabriquons et avec lesquels nous vivons. Elle s’intéresse à la cognition humaine et au corps comme terrain où celle-ci se déploie, et elle interroge la technicité qui définit notre espèce. Pour ce faire, elle joue avec les écritures et les systèmes de représentation et détourne les nouvelles technologies, explorant leur potentiel formel, politique et poétique. Artiste interdisciplinaire, ses créations combinent médiums traditionnels et émergents : interfaces neuronales, robotique, électronique, dessin, écriture, installation, vidéo, actions participatives et performance. C’est dans les interstices et les interférences entre les disciplines, les langues et les cultures, qu'elle se sent le plus à l'aise. Espagnole née au Mexique, Cristina vit et travaille à Paris. Elle est Ingénieur par l’École Polytechnique de Madrid et L’École Nationale Supérieure de Techniques Avancées à Paris. Avant de se consacrer à l'art, elle commença sa carrière comme designer numérique, spécialisée dans la création de systèmes et d'interfaces permettant de nouvelles possibilités dans l'interaction homme-machine. Elle a enseigné et donné des conférences sur l’innovation, le design, l'art, la technologie et les processus créatifs. Ses dernières expositions ont eu lieu en France, Espagne et Singapour, et elle est actuellement artiste en résidence au Centre des Arts d'Enghien-les-Bains, avec le soutien de l'École Universitaire de Recherche ArTeC et de l'ANR.

24 nov 2020 Vincent Voillat

Vincent Voillat : né en 1977 à Nantua (France), Vincent Voillat est un artiste contemporain pluridisciplinaire qui vit et travaille à Ivry sur Seine. Il est représenté par la Galerie Éric Mouchet. Il enseigne comme professeur de sculpture à l’École Supérieure d’Art de de Design TALM, site de Tours, depuis 6 ans. Il collabore depuis 2005 avec le Collectif Mu en qualité de scénographe et de directeur artistique. Il programme certains évènements dans leur nouveau lieu – La Station/Gare des mines à Aubervilliers où il est en résidence cette année (2020). Il est également membre de l’institut d’Esthétique (avec Haily Grenet et Émile Degorce-Dumas) qui fut en résidence à la Manutention au Palais de Tokyo et présenté lors du Festival international de performance DO DISTURB. Vincent Voillat explore les liens qui s’opèrent entre un territoire (réel ou virtuel), les flux qui le traversent, ses habitants et leurs mémoires. Il étudie plus particulièrement le rapport entre le paysage et sa perception. Sa démarche se fonde sur le prélèvement : extractions géologiques de roches, études des strates, fouilles archéologiques ou études de végétaux... Il empreinte aussi les matériaux de ses œuvres à la culture populaire : musiques, objets trouvés, récits… Il décèle dans le paysage choisi pour ses interventions la trace des corps et en révèle l'empreinte, la persistance et leurs impressions sur la mémoire du lieu. Il réinvente par l'association, la juxtaposition ou la réinterprétation, un territoire conceptuel dont les récits, l’écriture et le texte permettent de produire les liens qui unissent ces formes hétérogènes.
http://www.voilla.tv

1 déc 2020 Elise Morin

Élise Morin : Formée à l’enseignement de l’école Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, de la Central Saint Martins College de Londres, puis de la Tokyo National University of fine arts à Tokyo, Elise Morin est née en 1978. Elle vit et travaille à Paris. Elle développe une pratique interdisciplinaire ancrée dans la pensée écologique qui interroge notre relation au visible et aux modes de coexistence. Les dispositifs de conception et de production génèrent des collaborations avec des scientifiques, des communautés locales, des ingénieurs, des musiciens, des philosophes. Le choix de lieux et de milieux spécifiques sont des composantes intrinsèques de son travail. Ils permettent d’engager une réflexion sur la relation qu’entretient la création au bien commun, sur le rôle de l’esthétique dans la compréhension d’autres perceptions d’un monde terrestre abîmé. Son engagement dans la création a été récompensé par l’attribution du prix Solomon R. Guggenheim |USA| the Best of Lab art and sustainability 2012. Elise Morin a notamment exposée en France au Centquatre, au Jeu de Paume, au Grand Palais, au Musée d’art contemporain de la ville de Bucharest, de Moscou et de la ville Tokyo.
http://elise-morin.com/